L'Histoire de La Société Française de Secours Mutuels La Gauloise

Par Georges Vieux 

Fondation

A 20h30 le 19 mai 1891, commençait la réunion constitutive de la nouvelle Société Française de Secours Mutuels La Gauloise. Cette première assemblée, dont l’objet est d’élire les onze membres du conseil d’administration et parmi eux, le président, les vice-présidents et secrétaires se déroulait au théâtre Bersaglieri à l’intersection des rues Stockton Street et Union Street à l’angle de Washington Square (1).

M. Pierre Cames supervisa cette réunion constitutive. Il est né à Bagnères-de-Bigorre en 1842. Il a longtemps été membre du conseil d’administration de l’Hôpital Français et Noble Grand de la loge Franco-Américaine n° 207 des Odd-Fellows (2). Très respecté dans la communauté française de San Francisco, originaire du Sud-Ouest de la métropole il a, ce jour-là, contribué à la création de La Gauloise. Il fut secondé par M. Xavier Méfret qui officia comme secrétaire de cette assemblée. M. Méfret, directeur du French and English Institute (3), est celui qui après un séjour à Paris à l’occasion de l’exposition universelle de 1889 fut chargé, à son retour, d’installer l’Alliance Française de San Francisco (4), la première dépendance sur le territoire américain, et qui a été enregistrée auprès de l’État de Californie en 1895 (5).

MM. Pierre Cames et Xavier Méfret ont signé les procès-verbaux et les actes notariés qui ont permis à la jeune organisation de se faire enregistrer le 5 août 1891 pour une durée de 50 ans (6). Nul doute qu’ils ont félicité les heureux élus et premiers administrateurs qui sous l’impulsion de leur nouveau président, M. Sylvain Weill, se sont attachés à organiser la nouvelle Société Française de Secours Mutuels La Gauloise dont les buts sont inscrits dans les « Articles of Incorporation » (1) :

• Promouvoir les relations sociales et offrir des divertissements à ses membres.
  
• Aider ses membres en cas de maladie, de détresse ou de malheur, suivant les règles stipulées par les statuts et leurs amendements.
  
• Acquérir et administrer des biens meubles et immeubles et ériger un local pour l’usage et les activités de l’association.
  

​Les plus anciennes archives de la société sont celles de l’année 1903. On y apprend que le nombre de membres de La Gauloise n’a guère varié au cours de son existence s’établissant aux alentours de 200 personnes dont environ 20% de membres honoraires. On peut noter qu’à cette époque-là, les avoirs de l’association étaient d’environ deux mille dollars et que la trésorerie ayant toujours été consciencieusement gérée permit de verser des aides aux malades et d’organiser les activités récréatives. C’est le pique-nique annuel qui a été, en plus des cotisations, la principale source de revenus de La Gauloise. Le maximum de participants à cet événement convivial a été atteint en avril 1940 avec mille deux cent soixante-quinze entrées payantes (7).

Origines

La meilleure description relatant les origines de La Gauloise est le récit que l’on peut lire dans l’édition de 1916 du « Guide des français en Californie » écrit par Georges Lanson, lui-même membre du conseil d’administration de l’association.

« Les origines de la Gauloise remontent à l’année 1889, mais c’est alors comme société musicale qu’elle est organisée et porte même le nom de : « l’Harmonie la Gauloise ».

Placée tout d’abord sous la direction artistique de P. Théreux, l’Harmonie la Gauloise a ensuite pour chef le musicien de talent bien connu, M. V. Hue-Paris, qui lui taille vite une solide popularité dans notre Colonie. Les Français les plus éminents de cette époque en font partie en qualité de membres honoraires. (8)

Divertissements

Le premier alinéa mentionné dans les documents fondateurs justifie les événements festifs organisés par La Gauloise depuis sa création, préservant l’héritage de l’Harmonie Française qui se produisit en juillet 1889 à l’occasion du Bastille Day pour célébrer le centenaire du 14 juillet 1789. Ensuite le 19 avril 1890, l’orchestre donna son premier concert dans l’immeuble des Odd-Fellows. La presse locale rapporte une liste de morceaux joués avec entrain pour le plus grand plaisir des nombreux spectateurs (9) : Le Lillois - pas redoublé, Maritha - ouverture, Loin de France - Quatuor de saxophones, Champagne - polka. L’orchestre était accompagné d’un choeur composé de quarante-six dames qui eut droit à un double rappel à la fin du spectacle. Puis le 24 juin 1890, les musiciens de La Gauloise off rirent une belle prestation musicale lors de la fête de la Saint-Jean d’été célébrée par la loge maçonnique La Parfaite Union, laquelle est la plus ancienne des associations françaises de San Francisco (10). Enfin, c’est l’harmonie de La Gauloise qui joua la Marseillaise et anima le « punch d’honneur » offert au nouveau Consul Général de France à San Francisco, M. Gustave Auguste Delongray, le 9 avril 1891, au cercle français (11).

Coté social, La Gauloise s’est aussi faite connaître par l’organisation de pique-niques joyeux et conviviaux qui perdurent encore de nos jours.

L’un des premiers eut lieu le 6 juillet 1890 à Harbor View Park (12) sur l’ile aujourd’hui disparue qui était située au nord de la Marina (13).

Côté festif, la Société Française de Secours Mutuels a, dès ses débuts, programmé des bals. Ainsi le 7 février 1891, un bal masqué se déroule au B’nai B’rith Hall au profit de La Gauloise. M. Sylvain Weill qui deviendra le premier président de la Société Française de Secours Mutuels quelques mois plus tard dirige le comité d’organisation de l’événement qui attire de nombreuses personnes (14). Le mois de février sera ensuite pendant plusieurs années le moment choisi pour ces bals masqués qui parfois prirent la forme de parade dans la ville pour la plus grande joie des spectateurs. Ces mascarades étaient très populaires dans le Paris de la fin du 19ème siècle et très prisés de la bourgeoisie locale (15).

Lors de l’édition de 1892, impressionnée, la presse locale rapporte une large liste des costumes portés par les festoyeurs : « pierrots, chiffonniers, chiffonieuses, arlequins, crieurs de journaux, marquises, vivandières, sans-culottes, forçats, Figaros et autres » (16).

Le 28 novembre 1891, la nouvelle Société Française de Secours Mutuels donnait sa première soirée dansante (17). Nous avons peu d’information à ce sujet, mais ce fut le début d’une très longue série d’activités festives offertes par La Gauloise à ses membres et à la communauté française de San Francisco et de sa région.

Le premier banquet de La Gauloise, s’est tenu le 6 novembre 1937 dans le club chic situé au 10ème et dernier étage de l’imposant bâtiment (18) art déco actuellement occupé par la société Twitter sur Market Street. Achevé la même année que le Golden Gate Bridge, à l’été 1937, cet imposant monolithe était un lieu d’exposition pour les grossistes, les fabricants d’ameublement, de tapis, d’éclairage, de tentures, d’électroménagers, et de radios (19). Ce banquet a réuni 299 convives et a coûté environ 145 dollars de l’époque. Le rapport des organisateurs se termine par le souhait que cette dépense soit un premier pas « qui espérons-le sera continué à l’avenir ». Comme chacun peut le constater, cette brillante initiative a perduré jusqu’à nos jours pour la plus grande fierté des membres du comité social qui s’implique activement chaque année à renouveler cet événement.

L’histoire notera que malgré la pandémie de 2020-2021 et les limitations justifiées et légitimes affectant l’organisation d’événements dans la région de San Francisco, le banquet annuel de La Gauloise n’a pas connu d’interruption et eu lieu en mars 2019, mars 2020 et octobre 2021.

Aujourd’hui les relations sociales et les divertissements sont toujours à l’agenda de La Gauloise. Le pique-nique annuel se tient le dernier dimanche de juin, la semaine de vacances au Club Med a lieu la première semaine d’août et le grand banquet annuel est habituellement organisé le premier samedi du mois de mars. Tout au long de l’année, les réunions mensuelles regroupent les membres de l’association dans la salle commune de l’église Notre-Dame des Victoires. Cette salle étant actuellement fermée du fait des travaux de rénovation, les assemblées devraient pouvoir reprendre prochainement.

Soutien et assistance

La seconde raison d’être de La Gauloise énoncée dans les « Articles of Incorporation », est d’aider ses membres et au-delà la communauté française de San Francisco et de sa région. Dans les statuts de La Gauloise, adoptés à l’assemblée générale extraordinaire du 8 avril 1902, un chapitre intitulé « Obligations de la société envers ses membres » décrit en détail les aides distribuées en cas d’arrêt d’activité dû à une maladie, face à une situation d’urgence ou pour cause de décès (20). La Gauloise se positionne alors comme une assurance complémentaire de santé demandant à ses membres une cotisation d’un dollar par mois en contrepartie de la couverture des situations mentionnées ci-dessus.

La réception donnée en l’honneur de M. Sylvain Weill lors de son départ pour l’Europe le 29 mai 1892 et la médaille qui lui fut remise indique qu’il a dû efficacement contribuer aux premiers pas de La Société Française de Secours Mutuels (21). Les comptes rendus des réunions montrent que le financement de ces assurances médicales se basait sur le bénéfice produit par les activités récréatives d’une part et sur les contributions mensuelles des participants à ce système mutualiste d’autre part. Il est intéressant de noter que le terme de « membre participant » était celui donné aux membres actifs de La Gauloise, c’est à dire à ceux ayant le droit de voter et de recevoir les « bénéfices aux malades » accordées par la Société.

​De nos jours ces aides, qui se sont enrichies d’une aide à la naissance il y quelques années, continuent à être attribuées tout en ne représentant qu’une faible part des dépenses de La Gauloise. En effet, le montant des secours attribuées il y a plus de cent ans n’a guère évolué. Une dépense beaucoup plus significative est celle des subventions versées chaque année aux associationsa but non lucratif de la communauté française de San Francisco et de sa région.

Ainsi, La Gauloise attribue chaque année des aides pour Bastille Day à San Francisco, pour la rénovation de l’église Notre-Dame des Victoires, pour les activités de l’école qui lui est liée, pour les actions de soutien de la société d’entraide ainsi que pour d’autres initiatives qui bénéficient aux franco-américains des alentours de la baie (22).

Patrimoine et gouvernance

Le troisième sujet évoqué dans les « Articles of Incorporation » présente La Gauloise comme une société gestionnaire d’un patrimoine qu’elle a pris soin de conserver et de faire prospérer tout au long de son existence. Ce sont en effet, les revenus de placement de son capital qui lui permettent aujourd’hui de financer ses activités et les subventions qu’elle distribue. Depuis ses débuts, le mode de gouvernance de La Gauloise s’appuie essentiellement sur ses membres participants, de sexe masculin uniquement, qui lors des réunions mensuelles proposent les orientations et prennent les décisions (20). Cet aspect permet d’aborder le sujet de la place des femmes au sein de l’organisation et de rétablir certains propos. La Gauloise n’est pas une association patriarcale excluant les femmes comme cela a pu être énoncé par le passé. Il n’y a, à La Gauloise, ni restriction, ni distinction liée au genre, et ce, quelle que soit l’activité (banquet, pique-nique, voyages, …) ou l’attribution de dons.

Revenons donc aux origines pour clarifier ce sujet. Lors de sa transformation en société de secours mutuels, en 1891, La Gauloise se compose d’hommes et de femmes ainsi que l’atteste l’hommage rendu à Madame Weill au départ de son voyage en Europe par « Les dames de la Société Gauloise » (21). Comme indiqué dans les statuts de 1902 (20) « Par amendement adopté en séance extraordinaire le 2 août 1892, le sexe féminin n’est plus admis comme membre participant » c’est à dire comme membre habilité à voter et à administrer l’association. En effet, à cette époque, les femmes n’avaient pas encore acquis le droit de voter (19ème amendement adopté en 1920) et étaient dépendantes des hommes dans la gestion des affaires financières (jusqu’au « Women’s Business Ownership Act » de 1988).

Les femmes restaient cependant admises comme membres honoraires ainsi que le stipulaient les anciens statuts (20) : « La Société se compose de membres participants du sexe masculin et de membres honoraires des deux sexes ». Ainsi Madame Marie-Louise Fourcade, présenta sa candidature pour devenir membre honoraire à l’âge de 38 ans et fut admise par un vote unanime à la séance du 1er mars 1932 (23).

​Ce n’est qu’en 2004, à l’occasion d’une modification des statuts de La Gauloise pour se mettre en conformité avec les exigences des services fiscaux, et sans qu’un lien puisse être établit, que la possibilité d’accepter des membres honoraires de sexe féminin fut supprimée ainsi que l'exigence de sexe masculin pour les membres participants (24). Ce rappel historique montre que la situation n’est pas figée et que si l’étude de l’histoire permet de comprendre le présent, elle prépare aussi le futur.

En 2022, après une nouvelle modification des statuts de la Gauloise, les membres (honoraires et participants) de tous sexes sont les bienvenus.

L’Hôpital Français

La Gauloise est aujourd’hui la plus ancienne des sociétés de secours mutuels, encore en activité, établie par les Français de San Francisco pour compléter le dispositif d’aide sociale de l’Hôpital Français dont l’aventure a commencé en décembre 1851. Les liens sont étroits entre les deux organisations. M. Sylvain Weill qui avait déjà occupé le siège de président de la Société Française de Bienfaisance Mutuelle (Hôpital Français) entre 1885 et 1887 a été réélu à la plus haute fonction pour les années 1891 et 1892. Il se retrouve donc président des deux organisations au même moment, un moment important pour La Gauloise qui débute sa longue histoire, mais aussi pour l’Hôpital Français qui met en place, par décision de son conseil d’administration réuni le 30 septembre 1891, le comité chargé de la conception et du suivi de la construction du nouvel hôpital. Il est à noter que MM. Henry Martin et Eugène Robinet, tous deux fondateurs de La Gauloise sont membres de ce comité de la construction (25). Le nouveau bâtiment, inauguré en 1894, est un hôpital moderne bénéficiant des dernières innovations scientifiques et médicales. Il est situé sur Geary Boulevard (anciennement Point Lobos Avenue) entre la 5ème et la 6ème rue, et bien qu’il ne soit plus un lieu de soin, il fait toujours partie des bâtiments appartenant à Kaiser Permanente (26). Ils sont donc trois, parmi les premiers administrateurs de La Gauloise, à siéger au Conseil de l’Hôpital Français auxquels nous pouvons ajouter M. Edouard Larthe qui était un comptable de la Société Française de Bienfaisance Mutuelle.

En outre, le président M. Sylvain Weill sera suivi par M. Henry Martin qui sera lui aussi, en 1893, président des deux organisations. Comme on peut le voir, La Gauloise est née de la volonté des dirigeants de l’Hôpital Français de créer une entité capable de compléter la couverture sociale des membres de la communauté française de San Francisco.

Les fondateurs de La Gauloise

Les initiateurs de la Société Française de Secours Mutuels La Gauloise sont pour certains des personnalités de la communauté française de San Francisco et pour d’autres des actifs intégrés à la cité. Il est intéressant de noter la diversité socioprofessionnelle et l’implication au sein des autres associations de ce groupe de onze personnes composant le premier conseil d’administration. M. Auguste Bergez (hôtelier) jouera un rôle important dans la mise en place de la Ligue Henri IV en 1895. D’abord membre du comité de rédaction des statuts (27), il sera ensuite élu secrétaire des finances (28). Plusieurs fondateurs de La Gauloise font aussi partie des Loges locales. Ce système de loge, très anglo-saxon, s’est fortement développé dès les débuts de la ruée vers l’or. Prônant l’entraide entre les « frères », ces associations suppléent aux besoins de chacun dans un cadre fraternel.

M. Pierre Cames est Noble Grand de la Loge Franco-Américaine n° 207 des Odd-Fellows dont M. Eugène Robinet est aussi membre (27).

M. Sylvain Weill (homme d’affaires), M. Édouard Larthe (comptable), M. Eugène Robinet (homme d’affaires), M. Martin Fuchs (modéliste) sont affiliés à la Loge La Parfaite Union n° 17 des francs-maçons anciens, libres et acceptés et M. Armand Lemardelay en est le Secrétaire (29).

Parmi les autres fondateurs, nous trouvons aussi M. Ernest Rémond qui est marchand tailleur dans un magasin de mode, M. Charles Julian qui est employé de bureau et M. Célestin Fontaine qui occupe la fonction de contremaître dans le réputé vignoble Carpy & Co.. M. André Grosset n’est mentionné dans aucun répertoire (30).

Nous avons déjà mentionné M. Henry S. Martin qui comme M. Sylvain Weill fut en même temps président de la Société Française de Bienfaisance Mutuelle et de la Société Française de Secours Mutuels La Gauloise. C’était un citoyen engagé dans la vie municipale qui a été élu sheriff de la ville de San Francisco en 1898. Plusieurs articles de journaux de l’époque retracent sa campagne électorale pleine d’empathie et montrent un réel soutien de la population (31).

Les aveyronnais

Le géographe et écrivain Roger Béteille nous apprend, dans une excellente étude académique (32), que les deux principaux foyers d’émigration de l’Aveyron sont le bassin houiller autour de Decazeville et la campagne du Ségala. D’après lui, la période 1886-1890 est particulièrement déplorable avec ses fermetures de mines, ses longues grèves et leurs violences et l’impossibilité pour les ruraux de trouver des moyens de subsistance en ville. Il en conclut que cette émigration touche principalement les milieux populaires modestes et il montre que leur destination fut aussi bien l’Argentine que San Francisco.

A leur arrivée, ces immigrants s’organisent et comme le relate le « Guide de Français de Californie » (8) une association appelée « L’aveyronnaise » existait à San Francisco avant 1912. Dans le même temps, des témoignages internes relatent que de nombreux aveyronnais ont été membres de La Gauloise. Cette influence est clairement mise en lumière dans le livret édité à l’occasion du centenaire en 1991 avec plusieurs pages représentant le département de l’Aveyron, ses mines et sa campagne, et sa connexion avec la ville de San Francisco. Peu visibles à l’origine de la Société, ils intègrent La Gauloise au début du 20ème siècle.

En effet, les principaux initiateurs de La Gauloise sont d’origine alsacienne. M. Sylvain Weill est né à Phalsbourg comme ses frères Raphaël et Alexandre (33). M. Henry S. Martin est natif du Haut-Rhin. Et c’est aussi probablement le cas pour M. Martin Fuchs. Les aveyronnais sont suffisamment nombreux en 1911 pour choisir l’un des leurs comme président. Il s’agit de M. Léopold Fagegaltier, originaire de l’Aveyron dont le décès, à l’âge de 33 ans, a donné lieu à des obsèques conduites sous l’égide de La Gauloise en 1918 (34). Beaucoup d’autres natifs du Rouergue lui succèderont, en particulier M. Marcel Delagnes, le président du centenaire de La Gauloise en 1991 qui fut une personnalité de premier plan (35). Ce fut aussi le cas de M. Raymond Pons, président d’honneur jusqu’à son décès en 2021 et qui a marqué la Société de ses conseils avisés tout au long de ses mandats. Comme l’écrit M. Henri Méroux, Consul Général de France à San Francisco en 1907, « la Gauloise, société de même nature, [est] en majorité composée d’aveyronnais, et d’autres plus ou moins franco-américains. » (36)

Conclusion

Avec environ deux cents membres depuis ses premiers pas, un conseil d’administration de onze personnes attachées à sa cause et cinq officiers soucieux de son avenir, La Gauloise a su prospérer et jouer un rôle au sein de la communauté française de San Francisco et de sa région. Combinant les activités récréatives, l’entraide entre ses membres et le soutien aux autres associations, elle est la preuve qu’avec relativement peu de moyens et un esprit de coopération, il est possible comme l’écrivait M. Marcel Delagnes à l’occasion du centenaire « de forger une société basée sur les principes du travail et de l’entente ».

Références

(SOURCE : site officiel de La Gauloise →  https://www.lagauloise.org)

(1) Version d’origine des «Articles of Incorporation» conservées dans les archives du
Secretary of State of California.
(2) Les Pyrénées et la Californie - Amaury Mars - Annexes - p XXIII- 1898
(3) San Francisco call, 13 juin 1898, page 5.
(4) Notre centenaire - Jehanne Biétry-Salinger - page 100 à 103 - 1949
(5) Entre rayonnement et réciprocité : Contributions à l’histoire de la diplomatie culturelle. Dubosclard, Alain (dir.) ; et al., Éditions de la Sorbonne, 2002, page 102
(6) Documents d’enregistrement - Archives du Secretary of State of California.
(7) Procès-verbal de la réunion régulière du 7 mai 1940. Archives de La Gauloise.
(8) Guide des Français en Californie, Georges Lanson, 1916, page 75.
(9) The Morning call, 21 avril 1890, page 3.
(10) The Examiner, 25 juin 1890, page 2.
(11) The Morning Call, 10 avril 1891, page 8.
(12) San Francisco Chronicle, 7 juillet 1890, page 7.
(13) San Francisco Chronicle, 3 mai 2019, online.
(14) The Morning Call, 8 février 1891, page 8.
(15) Le bal masqué au XIXème siècle. Charlo􀆩 e Denoël. 1986. https://histoire-image.org/fr/etudes/bal-masque-xixe-siecle
(16) The Morning Call, 14 février 1892, page 8.
(17) The San Francisco Call, 23 novembre 1891, page 7.
(18) Rapport moral et fi nancier du 1er banquet que donna la société (archives de La Gauloise)
(19) L’histoire du bâtiment de Twitter par Jay C. Barman sur le site sf.curbed.com
(20) Statuts de La Gauloise élaborés en 1902 et révisés en 1949 (archives de La Gauloise)
(21) The Morning Call, 29 mai 1892, page 2.
(22) documents fi scaux déposés auprès de l’Internal Revenue Service et du State of California.
(23) Recueil des comptes rendus de réunions de l’année 1932, archives de La Gauloise.
(24) Statuts de La Gauloise révisés en 2004 (archives de La Gauloise).
(25) The Morning Call, 1er octobre 1891, page 2.
(26) San Francisco Planning Department, Case N° 2012.0518I, Kaiser Permanente, 5 décembre 2013
(27) Les Pyrénées et la Californie, Amaury Mars, 1898, p 271
(28) The San Francisco Call, 13 mai 1895, page 10
(29) Règlements généraux et tableau de loge 1851 -1921 – Archives de La Parfaite Union N° 17
(30) Langley’s San Francisco Directory 1893.
(31) SFSD History Research Project. Chronological List of SF Sheriff Elections and Candidates 1850-2020
(32) Les milieux d’origine de l’émigration aveyronnaise vers l’Amérique dans le dernier quart du XIXe siècle - Roger Béteille - Éditions de la Sorbonne – 1986
(33) Lazard Frères – Guy de Rougemont - 2010
(34) Le Franco-Californien - 14 août 1918
(35) Livret du centenaire de La Gauloise – 1991 – Archives de La Gauloise.
(36) Coin de France en Amérique par Henri Mérou - 1912